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Chapter 7
by ArtemisFr
Comment ça s'est passé ?
Douloureusement
"-Ça n'était pas du tout ce qu'ils m'avaient dit. ça n'était ni rapide, ni inconscient. J'ai senti venir la douleur. Intense, sans limite, sans repos. j'ai eu atrocement mal ... mais sans savoir comment, ni pourquoi. J'avais mal, juste mal, comme jamais auparavant, et jamais depuis ... J'avais envie de crier mais c'était impossible. Je ne pouvais pas m'échapper. Je ne pouvais pas l'empêcher. Je ne pouvais pas me protéger. Je ne pouvais rien faire... La douleur était atroce, inimaginable et c'était la seule sensation que j'avais ... Je ... Je me suis senti devenir folle. Je ne pouvais plus rien penser. Pas un seul son, pas une seule image ne pouvait se former dans ma tête ... Je ne pouvais pas pleurer ou taper ou crier ... J'étais dans le vide absolu et je souffrais comme jamais... j-j'étais en enfer ..."
Ma voix se brise légèrement. La remontée de ces souvenirs encore vivaces plus de deux décennies plus tard me fait encore venir les larmes aux yeux que j'essaie d'essuyer d'un revers de main. Il passe son bras derrière moi et je me laisse aller contre lui, la tête à moitié posée sur son épaule.
"Je ne sais pas combien de temps ça a duré... Je ... Je n'avais pas moyen de savoir. J'ai cru que ça ne s'arrêterait jamais, que j'allais rester coincer comme ça ... À jamais ... À ce moment là je voulais que tout s'arrête, je voulais disparaitre, j'aurais été prête à tout pour que la douleur s'en aille, je voulais mourir ... mais bien sur ... je ne pouvais rien faire ... Juste subir ... sans espoir de m'échapper ..."
Je prends ma respiration et chasse mon angoisse. J'ai les mains qui tremblent et tout mon corps me parait lourd. Charles me sert un peu contre lui pour me réconforter. C'est agréable et ça me tire un peu vers la réalité.
"-Quand la douleur s'est enfin arrêté ... j'ai sombrée. J'ai tout décrochée ... Je pensais que j'étais enfin morte, libérée de la douleur d'être en vie ... Mais ce n'était pas le cas bien sûr. Quand j'ai rouvert les yeux, mes parents étaient là. J'ai vu sur leur visage qu'ils n'avaient pas beaucoup dormis et qu'ils étaient soulagés que je me réveille. Moi ... j'étais ... Je ne sais pas trop dire comment ... Je crois que je n'ai pas cru tout de suite que c'était réel ...
Ma mère m'a prise dans ses bras et en sentant son odeur, en entendant sa voix, en la sentant trembler et pleurer contre moi ... Je ... Je me suis mise à pleurer moi aussi. J'ai pleurée encore et encore ... je n'ai pas arrêté de pleurer, pendant des jours."
"Bien sûr, après ça, mes parents étaient encore plus inquiets et les scientifique leur ont dit que mon coma était surement un contre coup de l'apprentissage et que pour les larmes, je devais surement avoir eu peur à cause de la méthode d'immersion. Ils ont proposés de reprendre l'apprentissage mais en ajoutant une interface au moment de l'immersion pour que ça fasse moins peur, mais heureusement mes parents ont préférés arrêter là. Je n'ai rien dis, je ne comprenais pas trop où j'étais à ce moment là, si c'était le monde réel ou un étrange rêve ... Mais les mots de mon père quand il a refusé de prolonger l'expérimentation ... Ils resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Je lui aurais bien dit mille fois à quel point j'étais reconnaissante. Mais à ce moment là ... C'était pour moi comme si je sortais tout juste du cauchemar. Quand je ne pleurais pas je restais juste immobile, hors de mon corps ..."
Je marque une pause à nouveau et reprend un peu mon souffle en chassant mes dernières larmes. Je regarde mon verre et le finis d'une traite avant d'entamer la fin de mon récit.
"-Je suis restée en observation plusieurs jours, sans dire un mot, après ça. Les journées sont passés en oscillant entre les larmes et un sommeil empli de cauchemars ..."
Je me redresse un peu me libérant de son étreinte. Il ne dit toujours rien et je n'ose le regarder directement.
"-Au bout de quelque jours ils m'ont enfin permis de rentrer chez moi. Je ne disais toujours rien, je ne faisais rien. Mes parents étaient très inquiets et désemparés, mais c'est finalement ma mère qui a réussi à me faire parler de nouveau, à me faire revenir jusqu'à eux. Elle est venue s'assoir sur mon lit et elle a réussi a me réconforter. On avait un chien ... un bichon, si tu vois ce que c'est. Elle l'a fait venir dans ma chambre et la boule de poil était tellement joueuse et folle que je me suis mise à rire et à jouer avec ... J'ai pleurée à nouveau mais ... c'était différent. C'était des larmes joyeuses. Ça m'a fait tellement de bien. D'un coup j'avais un poids qui était chassé, mes pensées qui revenaient à moi. Et ensuite j'ai dis à ma mère ce qui s'était passé ... Elle a été horrifiée bien sûr, elle m'a prise dans ses bras en m'assurant que plus jamais je n'aurais à refaire cette expérience. Je lui ai dit que jamais je ne voudrais retourner là dedans et elle a été d'accord. Elle m'a laissée avec notre chien et je l'ai entendu aller discuter avec mon père. Il était tellement en colère que je crois bien que tout le quartier l'a entendu ce jour là. Lui aussi est venu dans ma chambre et j'ai pleurée a nouveau ..."
J'arrête là mon récit. Il me faut un temps pour reprendre mon souffle et je me tourne a nouveau vers Charles. Il a le visage grave, je sens qu'il a compris ce que je ressentais à ce moment là ...
"-Le laboratoire qui a mené ces expérience... Il s'est passé quoi ensuite ? J'imagine que tes parents n'en sont pas resté là." demande t-il.
"-Non en effet. Mon père a de suite contacté le laboratoire et ça a été une longue lutte. Il a d'abord essayé de voir avec le laboratoire lui même, ça ne donnait rien, alors il a menacé d'aller en justice et il a juste eu une fin de non recevoir. À ce moment là, les scientifique avaient déjà eu des retour de la catastrophe et tentaient leur possible pour éviter que le scandale n'explose, mais c'était trop tard pour eux. Mon père a vu sur internet un groupe qui se formait pour réunir les familles de victime de ces tests et s'y est inscrit. Très vite mes parents ont été contacté par un avocat pour réunir les familles et déposer une plainte commune contre le laboratoire. Ça a duré des années. Il y a eu le premier procès, puis le procès en appel et le procès en cassation. Il a fallut plus de dis ans pour qu'enfin le jugement final soit donné. Malheureusement c'était un laboratoire privé. Il avait fermé entre temps et ses dirigeants s'étaient fait la male. Les quelques personnes condamnées sont allées en prison mais avec des peines minimes dû à leur ignorance de ce qu'ils faisaient ... la compensation a été minime ... Mais pour mes parents, comme pour moi à ce moment là, ce n'était plus ce qui comptait, ce qui comptait c'était que la justice avait tranchée et j'était définis comme victime et eux comme coupable."
"Pendant tout ce temps j'ai aussi été suivie par un psy ... J'avais la terreur d'être dans le noir et la peur de la moindre douleur, sans parler de tout ce qui ressemble de près ou de loin à une machine informatique ... Ça a duré longtemps, mais j'ai finis par surmonter à peu près tout ... Il n'y a qu'une chose que je n'ai pas pus surmonter et par chance mes parents ont promis de jamais me l'imposer de nouveau. Le retour dans la VR ... Au final je n'y suis allée qu'une seule fois dans ma vie et je ne m'en suis plus jamais approchée. Bien sûr les autres élèves et mes amies n'ont jamais su ni compris vraiment pourquoi j'avais peur, alors je me suis créée cette idée que je n'aimais pas la VR, tout simplement, puis je me suis mise à détester ça et progressivement à détester ceux qui y allaient ..."
Il hoche la tête à la fin de mon récit et laisse sortir un simple "-Je comprends".
Son visage est peiné et quelque part ça me soulage.
Il passe sa main dans mon dos compatissant, mais je remarque qu'il semble réfléchir.
Je le laisse à ses pensées tout en remuant les miennes. Maintenant que mes émotions sont redescendues, je sens l'alcool qui commence à faire effet, je ne saurais dire quand exactement, car j'ai un peu de mal à me focaliser.
Il y a pas mal de pensées parasites qui se forment et mon cerveau s'embrouille. Je devrais sans doute rentrer chez moi.
Je regarde le chemin que j'ai pris pour venir et recalle mes lunettes, mais j'ai du mal a voir. J'essaie de me lever et mon changement brusque de position me fait tourner la tête, je vacille un instant et me rassoit lourdement sur ma chaise. Charles réagis tout de suite et bien que je sois sur ma chaise, il me tient les épaules pour m'aider à ma stabiliser.
"-Houla! Le cocktail était peut être un peu trop fort pour toi. Tu pense que ça va aller ?" me demande-t-il.
"-Je-je crois... c'est juste un peu de tournis, je me suis levée trop vite mais ça va passer."
Je me met à rire instantanément de mes sensations. Dans ma tête je n'arrive plus à réfléchir du tout. La seule chose qui marche encore c'est la pensée immédiate, sans filtre. Je regarde vers lui et pose une main sur son torse pour le rassurer que je vais bien et que je peux me débrouiller, il faut juste que je me concentre un peu plus.
Je sens ses muscles sous sa chemise.
"-Ouah. T'es musclé dis donc ... Tu fais du sport non ?"
Il me regarde sans sourire. Je fais la moue, il a pas l'air d'aimer mon compliment, c'est pas gentil.
"-Je crois que tu n'es pas en état du tout de reprendre la route. Tu va venir avec moi, on va trouver un endroit où tu pourra te poser."
Je veux résister un instant mais à la seconde où il passe son bras dans mon dos pour m'aider à me lever, je me laisse faire, me plaquant directement contre lui. Le sol penche un peu mais il me tient fermement et j'arrive à marcher.
"-Merci" Dis-je d'une voix qui traine un peu ... Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'il fait quelque chose de bien.
"-Tu me dira merci quand ça ira mieux."
Il m'aide à marcher et je me demande où on va. Il avance vers le PieMau. Je deviens hésitante. Il nous fait monter les marches et je sens mes jambes accepter de moins en moins. Je ne veux pas y aller. Je ne veux pas m'en approcher.
"Ne t'inquiète pas, on y va pas pour se brancher à la VR. Mourad a une suite gratuite du fait de son poste. On va juste y aller, se poser tranquillement le temps que tu dégrise."
Je reste hésitante et prête à hurler à tout moment. Je me demande même si je pourrais pas le frapper ou le griffer. Mais au moment même où cette pensée m'effleure, je nous imagine déjà en train de nous battre. Moi essayant vainement de griffer et de mordre tandis qu'il me surpasse de sa **** et m'immobilise comme un chaton ayant fait une bêtise. Je me met à sourire, toujours prise dans mes rêves.
Je le suis et après un cours passage au guichet où je n'écoute même pas ce qui se dit, il me guide vers un ascenseur.
La sensation à la montée me fait bizarre et mon sens de l'équilibre a un train de retard qu'il compense aisément en me tenant par la taille.
Où m'emmène-t-il ?
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VR Industries
Bienvenue dans la réalité virtuelle
Dans un futur proche, une entreprise crée une technologie révolutionnaire capable d'immerger intégralement les utilisateurs dans des réalités virtuelles. La société à l'origine de sa création devient un des organisme les plus puissant au monde. Mais sous l'apparence d'une volonté de progrès pour l'humanité, les intentions des dirigeants de VR Industries ne sont pas forcément des plus chastes et des rumeurs disent que cette création a bien plus d'effets sur le mental que ce qui est permis ...
Updated on Sep 28, 2024
by ArtemisFr
Created on Sep 24, 2024
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