Des poches pleines et des larmes plein les yeux.

"Ouiiii!! Je le savais! J'suis trop contente!!"

Sautant littéralement au cou de Samia, Ambre l'étreignit avec **** tout en riant de joie.

"Tes capacités nous serons d'une aide précieuse, c'est sûr." admit Giriel, plus réservée mais tout de même souriante.

"Bienvenue parmi nous." conclut Lin-Lin, amusée par la réaction de la fée.

"Tes yeux sont magnifiques! Ces symboles...ce sont des cibles? Qu'est-ce qu'elles veulent dire?" poursuivit Ambre, plongeant son regard dans celui de l'halfeline qui fut forcée de hausser les épaules.

"Je ne suis pas encore tout à fait sûre. J'ai l'impression de percevoir des détails qui m'échappaient avant, sans doute que je viserai encore mieux maintenant, pour le reste...on verra bien?"

Jetant un coup-œil à John, elle vit ce dernier imiter son geste.

"Ne me demande pas, j'ai pas un inventaire complet de tes capacités dans ma poche."

"Ce serait tellement pratique..." soupira Giriel.

"Mais pas drôle pour deux sous! C'est bien mieux de faire de nouvelles découvertes à mesure qu'on évoluera, non? Allez les filles, vous connaissez la suite..."

Réclamant le Havresac à John, Ambre le chassa de la pièce tandis qu'elle et les deux autres s'approchaient d'une Samia un brin méfiante.

"Je serai en bas!" prévint John, ne désirant pas poirauter dans le couloir.

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"Bien dormi?" le salua l'aubergiste, dors et déjà au travail.

"Comme un loir, merci. Tout se passe bien ,ici?"

"Comme vous pouvez le voir, la petite fête d'hier à laissé un peu de bazar, mais rien d'insurmontable. Arold et sa famille sont repartis chez eux avec une bonne partie de vos compagnons, les autres donnent un coup de main pour remettre de l'ordre dans le village. Certains sont un peu...spéciaux, mais on ne va pas cracher sur la main-d'œuvre."

"J'imagine...un coup de main?" proposa-t-il.

"Hors de question! Ma femme me tuerait si elle voyait notre sauveur ranger la vaisselle sale. On a installé quelques tables dehors, ma fille sert de la soupe, si vous en voulez."

Remerciant l'homme, John passa sans bruit près des quelques personnes toujours assoupies à leur place d'y-hier soir, les reste d'alcool toujours au fond de leurs verres.

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"Sympa, sexy et super, triple S pour la note." félicita l'aventurier.

"Charmeur à deux balles, va..." rétorqua Samia, lui offrant tout de même le plaisir d'un brin de rouge lui passant un instant sur les joues.

La voleuse était à présent équipée d'une tunique dentelée en coton blanc surmontée d'un corset réhaussant sa nouvelle poitrine, ne la mettant que plus sensuellement en valeur, ainsi que de botes et d'un long manteau bordeaux lui donnant des air de pirate, la large ceinture à ses hanches lui servant à porter dagues, carquois, bourse et trousse contenant son nécessaire de crochetage. Son arbalète était placée dans son dos, facilement accessible au besoin.

"On a eut un peu de mal au début, sa taille n'est pas la plus commune dans notre stock, mais avec quelques retouches..." expliqua Ambre.

"Le résultat est bluffant, vraiment."

"N'en fais pas trop, tu vas faire des jalouses..." le menaça amicalement la semi-homme.

"Au pire, je trouverai bien un moyen de me faire pardonner." répondit simplement le mage, amusé.

"J'ai entendu! Je te le rappellerai!" promit Lin-Lin, elle et Giriel revenant avec assez de bols de soupe pour que tous puisse petit-déjeuner.

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"Je m'attendais à ce que ce soit plus animé..." dit John, surprit.

Le groupe venait d'entrer dans la maison du noble, étrangement vide en cet instant.

"Les villageois sont occupés à remettre de l'ordre et, honnêtement, ils ne sont pas pressés de revenir là où plusieurs des leurs sont morts." expliqua Giriel.

"Tant mieux, ça nous laisse le champ libre pour nous servir..." ricana Samia en se frottant les mains.

Passant rapidement la salle des banquets où gisaient toujours les corps des mercenaires, l'odeur accommodant les anikines bien plus encore que le reste du groupe, ils commencèrent à monter à nouveau les marches qu'ils avaient emprunté hier.

"Et donc...tu as déjà passé en revue toutes les pièces? Très efficace." siffla Ambre, ne pouvant s'empêcher de contempler le nombre impressionnant de portes devant lesquelles ils passaient.

"Tu serais étonnée de voir combien il est facile de travailler lorsqu'on est pas dérangée...c'est ici."

Déverrouillant la dernière porte du couloir, la semi-homme leur présenta son butin: un joli tas de pièces d'or, d'argent et de cuivre les attendant sur une table circulaire. Il y avait des bourses, des coffrets, des pièces en vrac, assez pour vivre confortablement si on le désirait.

"Et donc...tu as décidé de partager ça avec nous plutôt que de partir de ton côté avec?" questionna Lin-Lin, curieuse.

"Ben...comment dire...l'or, c'est bien...mais toute seule..."

"Hey..."

Attirant son attention, Ambre déposa ses lèvres sur les siennes, surprenant l'halfeline.

"T'as un cœur grand comme tout, ma belle." lui susurra-t-elle en caressant sa joue.

Rougissante, Samia jeta un rapide coup-d'œil aux autres qui échangeaient un petit sourire et un regard complice.

"Plus que les tétons, c'est son cœur qui est en or." s'amusa Lin-Lin.

"Elle pense au clan, pas seulement à elle-même, ça montre une grande âme." seconda Giriel, acquiesçant.

"Tu vois? Je t'avais bien dit que tu allais vite t'intégrer." conclut John, tout aussi souriant que le autres.

"C'est bon! On a pas toute la journée non plus! Mettons-nous au travail!" s'exclama la concernée, pivoine, en leur tournant le dos pour se diriger vers le trésor d'un pas mécanique.

"Elle est plus timide qu'on pourrait le croire." nota John.

"JE TE ZUTE!"

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"Quelque-chose ne va pas?"

Alors qu'ils repartaient, Samia s'était arrêtée net, scrutant l'un des murs du couloir.

"Je sais pas...c'est juste que...attendez."

S'approchant des pierres formant le côtés du couloir, elle sembla chercher un détail. Soudainement, elle appuya du plat de la main sur une des briques, faisant s'enfoncer cette dernière avant que, dans un grondement sourd, un pant de mur se soulève, révélant une cache secrète.

"Waouw! Comment t'as su?!" s'extasia Ambre, impressionnée.

"Je sais pas...j'ai...j'ai comme eu l'impression que quelque-chose voulait attirer mon regard, comme si des paillettes de couleurs étaient apparues quelques instants durant aux coins de mes yeux." tenta d'expliquer la voleuse, pas plus certaine d'elle-même que ça.

"Tes yeux! Ils brillent!"

Soudainement auscultée par le groupe entier, la demoiselle ne savait plus où se mettre.

"C'est vrai, les cibles dans tes yeux brillaient encore il y a une seconde...je pense que c'est un effet secondaire de ta transformation, une attention aux détails passive...si ça peut nous ouvrir des portes cachées, je suis pas contre...t'as trouvé quoi?" demanda John, voulant éviter de faire durer cette mise sous projecteur de la demoiselle.

"Attend, je regarde...rien de nouveau en tout cas, cette cache est pleine de poussière, ça doit faire des siècles que personnes n'y a mit les pieds...cool, des richesses..."

Sortant un coffret de sous des débris, la voleuse vint ajouter des bijoux précieux à ses autres trouvailles, s'octroyant une bague en or ornée de petits diamants comme pourcentage.

"Quoi? C'est ma trouvaille après tout..." souligna-t-elle, narquoise.

"Vénale... autre chose?" poursuivit John, amusé.

"Il y avait surtout des livres et des parchemins, mais ils sont tous tombés en pouss....non, il en reste un."

Donnant le seul parchemin ayant miraculeusement survécu au temps à John, elle le laissa l'ouvrir et le parcourir des yeux.

"Un parchemin d'invocation pour...le clan des kobolds...ça vous parle?"

"J'y connais rien en magie." admit Giriel.

"Pas mieux."

"Niveau invocation, zéro en ce qui me concerne...Ambre?" finit par demander Samia.

Réfléchissant longuement, la fée finit par secouer la tête.

"Pas la moindre idée. J'ai quelques bases en la matière, mais je suis loin d'être une experte. J'imagine que, vu l'âge du parchemin, ce doit être un genre d'invocation assez vieux, à part ça..."

"Vous voulez qu'on essaie?"

"Autant le faire une fois qu'on aura quitté le village. Imagine qu'on libère des monstres incontrôlables, ce serait catastrophique."

"Ils ne sont pas sensés m'obéir?"

"Va savoir, il existe des centaines d'invocations différentes. Impossible de prévoir comment chacune agira à son arrivée."

"....Tu m'as convaincu. Que diriez-vous de terminer ici et d'avancer? Les corps qui se vident on tendance à ruiner l'ambiance."

"J'ouvre la voie, on sait jamais qu'une autre cache secrète se trouverait sur la route." annonça Samia.

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Le groupe arriva assez vite à la petite plaine où se trouvaient les restes de la ferme d'Arold.

Un peu partout, les esclaves s'affairaient, aidant à déblayer et reconstruire la bâtisse en ruine.

Les orcs s'occupaient de bouger les plus gros morceaux tandis que les elfes, habiles artisans du bois, sélectionnaient les arbres qui allaient servir pour la suite.

"Giriel! Par ici!" appela Gang, lui et sa petite famille près du fermier et des chefs orc et elfe, le petit groupe penché au-dessus d'un plan dessiné à même le sol par la magicienne.

Suivie par le reste du groupe, la louve alla étreindre les siens, le fermier informant John de la situation.

"Ces braves gens ont gentiment proposé de nous aider à reconstruire! Je n'en reviens toujours pas, c'est un véritable miracle!"

Frappant son torse du poing, le vieil orc salua l'homme d'un signe de tête.

"Craebîn'Hirseus, on a appris que cette famille à aidé des esclaves à se cacher, et que c'est grâce à eux que vous avez pu nous trouver."

"Il nous semblait normal de leur rendre ce service en retour." seconda l'elfe.

"C'est tout à votre honneur. On peut aider d'une façon ou d'une autre?"

Le duo se consulta un instant avant de secouer la tête.

"Inutile. C'est notre façon de payer notre dette, vous en avez déjà bien assez fait. Nous nous sommes entretenus avec les dirigeants du village, ils nous ont offert un lieu où séjourner en attendant de pouvoir reprendre la route. D'ici là, nous aiderons à rebâtir le village, veillerons à ce que les bêtes sauvages ne l'attaque pas, et ensuite on avisera..."

La magicienne lui tendit la baguette qu'il lui avait confiée le soir précédent.

"La bataille est terminée, merci de m'avoir armée."

Refusant d'un geste, John secoua la tête.

"Gardez-la, j'en ai d'autres. Vous avez encore du travail devant vous, et sans doute de la route ensuite, vous risquez d'en avoir besoin."

"Merci. Si votre route vous mène un jour jusqu'à la foret millénaire, je serai ravie de vous servir de guide." promit la magicienne, acceptant le cadeau.

"Le clan des crocs rouges n'oubliera pas, Craebîn'Hirseus. En ce qui nous concerne, vous avez du sang orc dans les veines. Lorsque vous voudrez faire couler le sang de vos ennemis, appelez et nous arriverons. Ma tribu se trouve généralement au sud-est de ces terres, il vous suffira de nous trouver."

Acceptant l'avant-bras massif tendu, John le serra avec ****, se disant qu'il valait mieux éviter de se montrer mou face à un orc.

*Je dois les trouver ou les appeler? Mieux vaut ne pas chercher à comprendre....* Se dit-il, incertain.

De son côté, Giriel discutait avec sa famille, Gang affichant un air résigné mais néanmoins triste, Giliane pleurant à chaudes larmes tandis que la compagne de John étreignait avec tendresse sa nièce.

L'aventurier salua une dernière fois la famille d'Arold avant de rejoindre la louve, Gang venant se placer devant lui avant qu'il puisse parler.

"...Prenez soin d'elle." demanda-t-il sans lui offrir le luxe d'une objection.

"Je donnerais ma vie pour elle, Gang, soyez sans craintes."

"Et on ferait pareil. Quiconque voudra nous prendre Giriel devra nous passer sur le corps." ajouta Lin-Lin, passant un bras par-dessus les épaules de la concernée qui semblait ne plus savoir où se mettre, bien qu'un petit sourire illumine son visage.

"Nous avons discuté avec Arold et Molly. Ils auront besoin d'aide pour s'occuper de la ferme à l'avenir..." expliqua Giliane.

"Vous ne partez plus?" s'étonna John.

La louve secoua la tête, un air satisfait au visage.

"Les esclavagistes ne sont plus là, et les troupes du noble sont mortes. Il ne reste ici qu'une terre accueillante et des gens charmants...on pourrait difficilement rêver mieux pour élever notre fille, vous ne pensez pas?"

"C'est parfait alors. Je m'assurerai d'activer le cristal de téléportation avant de partir." promit John, accordant un coup-œil complice à sa compagne lupukine qui sourît à pleines dents en pleurant un instant, venant une dernière fois étreindre sa famille.

"Je viendrai vous voir dès que possible! Promis!"

Caressant tendrement le dos de sa sœur, Gang laissa entendre une espèce de grognement mêlé à un petit rire.

"...Vis ta vie, petite sœur. Part à l'aventure, et reviens nous voir avec plein d'histoires, d'accord?"

"C'est promis!"

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Le cristal se trouvait sur la place centrale.

Une fois qu'il l'eut activé, John emmena ses compagnes au magasin du village.

"C'est pas l'idéal pour faire les boutiques..." nota Samia en voyant le bâtiment ne payant pas de mine.

"J'ai pensé qu'on pourrait en profiter pour faire quelques provisions. Je me doute que la chasse nous serra possible, mais j'aimerais autant ne pas avoir à chercher du sucre ou du sel en pleine pampa."

"Mais c'est qu'il a un cerveau sous ces muscles!" se moqua la semi-homme.

"Si tu parles de celui entre ses jambes, on le savait déjà..." renchérit Ambre, faisant bien rire le quatuor au dépend de leur homme.

"Très bien, j'irai seul faire mes emplettes..." répondit simplement John en avançant, mesquin.

"Hé! Attends!!" s'exclamèrent-elles en lui emboitant le pas, marchant vite pour le rattraper.

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John ne souhaitait pas laisser le village dans l'embarras, mais lorsque le vendeur lui avait assuré qu'il allait assez rapidement être réapprovisionné, il ne s'était pas prié pour acheter tout son stock de sel et de sucre, se retrouvant avec deux gros tonneaux dans le havresac.

*Et en plus, il m'a fait un prix, ce serait con de pas en profiter...*

Tant qu'il était sur place, il avait aussi acheter ce que l'homme avait de fioles vides, en verre comme en terre cuite, de quoi contenir les potions qu'il comptait bien fabriquer sur la route pendant qu'ils camperaient.

Une fois les provisions faites, les filles insistant pour qu'ils emportent aussi ce que le magasin contenait de pain, de viande séchée, de fromage, de farine et d'alcool, ainsi qu'une magnifique carte, le groupe partit du village, empruntant la route menant vers la capitale sous le soleil agréable leur chauffant les épaules.

"On est encore loin, au fait?" demanda John en examinant la carte nouvellement acquise.

"Plusieurs semaines de marches, sans le moindre doute. On va croiser encore un village ou deux sur la route, puis la capitale sera en vue." expliqua Lin-Lin, Venant s'appuyer sur son épaule pour montrer le chemin à suivre du bout du doigt.

"Je savais bien que t'avoir comme guide serait un plus." remercia l'aventurier, notant avec plaisir les petits mouvements de queue joyeux de la jeune-femme lorsqu'elle lui passa devant en sautillant.

"Il faudra rester sur nos gardes. Les routes peuvent ne pas être sûres, entre les bêtes, les monstres et les bandits..." commença Samia, énumérant sur ses doigts les différentes rencontres hostiles possible.

"Qu'ils viennent. Avec vous à mes côtés, j'ai peur de rien ni personne." rit John, rangeant la carte avant de rassurer l'halfeline d'une caresse dans les cheveux.

"Ouais bon...c'est vrai qu'avec nos niveaux, il faudrait quelque chose de fameux pour nous inquiéter..." admit la demoiselle, appréciant le contact de la main de l'homme.

"Mais par sécurité, il faudra faire des tours de gardes..." proposa Ambre.

"C'est vrai, une qui surveille le camp, deux qui dorment...et une qui le surveille lui, c'est ça?" conclut Giriel en montrant John du pouce, faisant pouffer ses sœurs.

"Vous le dites si je vous dérange dans vos planifications, surtout." plaisanta John.

"T'occupes, on te fera signe quand on aura besoin de ton avis." rétorqua la louve, un sourire narquois aux lèvres.

Sentant soudainement la main de l'homme claquer ses fesses, elle laissa échapper un petit jappement tandis que ses oreilles et sa queue se dressaient.

"...Et ce signe-là, t'en penses quoi?" susurra-t-il à son oreille, lui accordant un léger mordillement en punition.

Loin de lui faire mal, le contact de l'homme la fit frissonner, ses yeux se fermant un instant pour apprécier son traitement.

"Pardon...maître...J'ai parlé sans réfléchir..."

Elle sentit sa main doucement caresser sa queue de la base jusqu'au bout.

"Je te pardonne...pour le moment. Rappelle-moi combien tu as été vilaine ce soir, on en rediscutera." ordonna-t-il, la menace sensuelle hérissant les poils de la femme.

Le trio restant autour se consultait activement, se demandant si elles n'avaient pas tout intérêt à elles aussi se montrer un tantinet impertinentes, mais un regard sévère de l'homme les fit se redresser et regarder dans des directions différentes, jouant les innocentes.

"Pendant qu'on marche, que diriez-vous de nous parler un peu plus du trésor que vous avez piqué à la dragonne? Et surtout, comment?" demanda Samia, changeant de sujet.

"Pourquoi pas...."

Poursuivant gaiement leur route, le groupe ignorait totalement qu'à plusieurs kilomètres de là, sous terre...

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Une nouvelle boule de feu alla s'écraser contre le mur des ruines, noircissant une autre zone de pierres déjà parcourues de profondes entailles faites par les griffes de la dragonne.

"MAIS QU'EST-CE QU'IL M'ARRIVE!!!!"

Passant sans cesse de sa forme draconique à celle humaine, elle ne savait plus que faire.

Elle avait commencé à ressentir une gène, un manque en elle, un feu insatiable qui jamais ne lui laissait la moindre paix.

Elle avait dévorer la chair de proies, avait bu des litres d'eau, s'était évertuées à se caresser encore et encore, mais rien n'y faisait.

Son ventre était plein, mais son bas-ventre hurlait son vide.

Elle qui maîtrisait la magie, elle avait fait apparaître une verge de mana, un espèce de sex-toy incolore sur lequel elle s'était abattue comme s'il avait été son pire ennemi, le malmenant sans la moindre retenue...sans jamais pouvoir atteindre l'ultime délivrance.

Pire, les stimulations qu'elle s'offrait magiquement ne faisaient que faire grandir ce feu en elle, lui brûlant les entrailles et brouillant son esprit chaque instant un peu plus.

Elle avait déjà détruit l'entièreté de ses salles aux trésors, sa fureur ne faisant que grandir encore et encore pour ce voleur...

"Salle petit vermisseaux répugnant!!!! Je vais te...te....AAAAAAAAAAAHHH!!!!"

Ouvrant grand la bouche, elle libéra un jet de flammes si chaudes qu'elles parvinrent à faire fondre la roche, formant une espèce de lave qui reprit de suite forme solide une fois qu'elle eut fini de cracher.

Elle frappait les murs de sa tête, de ses poings, entaillant la roche de ses griffes, déchirant sa robe pour mieux se tordre les tétons, cherchant n'importe quelle combinaison qui lui offrirait un brin de répits.

Elle voyait l'impertinence de ses yeux chaque fois qu'elle fermait les siens, ce petit air satisfait qu'il avait eu en lui échappant, en lui envoyant cette substance au visage...

"Quel poison m'as-tu envoyé?..." haleta-t-elle, les idées rendues vagues par le manque de sommeil.

Plus elle pensait aux souffrances qu'elle allait lui infliger, plus le feu grandissait en elle, la rendant folle.

"JE TE TUERAI!!!! JE TE T'ÉVENTRERAI! JE TE DÉCHIQUETERAI!!! JE TE DÉVOR..."

L'espace d'un instant, le plus bref des instants au cœur de sa colère, elle imagina sa bouche se refermer sur lui.

Mais, sans doute le feu en elle troublait-il ses pensées, ce n'était pas pour planter ses crocs dans sa chair, mais plutôt pour embrasser son corps.

"QUOI?!!! N...NON! JAMAIS!!! JAM...!!!!!!"

Un éclair la foudroya, passant du sommet de ses cornes jusqu'à son clitoris en feu.

Elle se figea, un main sur la poitrine et l'autre sur son entre-cuisses, effarée.

"Que...Quoi?! Jamais je ne m'abaisserais à...."

Elle était la grande dragonne noire, un être légendaire que craignait les plus puissants royaumes. Le simple fait d'insinuer qu'elle pouvait s'abaisser à poser les mains sur un simple humain pour lui faire autre chose que punir son affront était...était...

Une nouvelle fois, ses pensées dérivèrent sur des gestes bien moins hostiles, bien plus intimes, qu'elle s'imaginait faire avec cet homme.

Une nouvelle fois, un éclair de plaisir lui parcourut la colonne, lui faisant écarquiller les yeux.

"Encore?! Quelle est cette malédiction qui m'afflige?! Je ne peux pas...je ne veux pas!"

Et pourtant...

Tout son corps, tout son être réclamait.

Ce feu dévorant prenait le dessus sur sa sanité, elle ne pouvait le permettre!

Alors...peut-être que...pour cette fois seulement...

*Peut-être puis-je me permettre d'y songer...juste quelques instants...?*

"!!!!!"

Comme si son corps entier avait attendu cette simple ouverture d'esprit, une nouvelle vague de chaleur monta en elle, mais cette fois différente.

Ce feu-ci, bien plus puissant et pourtant non-hostile, l'incita à reprendre plus fort encore ses caresses, laissant enfin ses pensées librement dériver.

*Un....un humain...quel goût peux-tu avoir?...comment ta peaux sentira-t-elle sous mes griffes...non, sous mes doigts...*

Elle enchaînait les pensées, les idées, les caresses et les soupires.

Appuyée contre le mur, elle poussait si fort sur ses jambes qu'elle fissurait les anciennes pierres.

Elle l'imaginait nu, dans toute sa splendeur.

Elle s'imaginait contre lui, le touchant, le dominant....non.

Elle ne dominait pas, elle ne dominait plus...elle se faisait dominer.

Un éclair bien plus fort la foudroya, comme pour la récompenser d'une bonne réponse.

"C'est...c'est ça que désire ce feu?..."

*Est-ce ça que je désire?*

Perdue dans les mille et un échos de son esprit, elle tenta de chasser cette dernière question, mais la porte était ouverte.

Elle se voyait être prise, serrée à la gorge, tournée dans tout les sens, à quatre pattes comme un animal, le visage écrasé au sol, ou encore sur le dos avec les jambes relevées jusqu'à ses oreilles tandis que lui, toujours cet homme, allait et venait en elle, pourfendant ses entrailles de puissants coups de reins autant que ces idées salaces martelaient sa psyché.

"Ou....oui....oui....OUI.....PRENDS-MOIIIIIIII!!!!"

Un ultime hurlement sauvage libéra une vague magique.

Elle se répandit sans retenue, son jus giclant tant qu'elle se sentait pisser sa cyprine, criant encore et toujours cette jouissance libératrice.

Elle tomba au sol, ses fesses baignant dans son jus qu'elle mit encore un instant ou deux à épuiser, un léger filet de bave coulant le long de ses lèvres.

"En...enfin..." hoqueta-t-elle, les larmes aux yeux, sa conscience sombrant dans un sommeil trop longtemps inaccessible.

La dragonne dériva vers le pays des songes, ne sentant pas que, bien loin d'être éteint, le feu en elle se solidifiait en une incandescente braise qui ne lui offrait ce salvateur repos que pour pouvoir lui projeter encore et encore les mêmes images de plaisir soumis qu'elle ressentirait enfin à se laisser dominer par cet homme qui lui avait déjà tout pris.

La graine avait germée dans son bas-ventre, et les racines ne tarderaient pas à devenir bien plus forte.

La dragonne perdait peu à peu le contrôle.