Vous allez chercher l’aide d’une fliquette.

Si je devais combattre le crime, j’aurais besoin d’aide. Et qui appelle-t-on quand la ville est menacée, que des innocents sont en danger ? la police. C’est donc bien décidé à me faire épauler par les braves forces de l’ordre que je me rendais au commissariat le plus proche. J’arrivais à l’accueil, et une factionnaire mal embouchée me demanda âprement :

« Qu’est-ce que vous voulez ?

— Hum, un peu de politesse je vous prie, demandais-je avec la télécommande mise en mode contrôle mental.

— Pardon, je me suis mal exprimée… Comment puis-je me rendre utile ? Avez-vous besoin des services de la police. Nous sommes entièrement à votre disposition.

— Eh bien, je suis… »

Je ne pouvais pas lui donner mon vrai nom. Je voulais rester incognito, je cherchais rapidement un nom d’emprunt…

« Je suis hum… Merlock. Oui Merloque Tom. Et je suis un consultainte detectivaïïe.

— Pardon ? un quoi ?

— Un consultant détective… un détective privé. Mais voyez-moi plutôt comme un médecin, je viens vous aider à soigner vos infections criminelles, exterminer la vermine qui ronge nos villes. Oui comme Judge Dredd. Je suis flic, juge et bourreau !

— Et médecin ?

— Ça suffit… Dites-moi, avez-vous un flic de disponible qui peut me mettre au courant des affaires en cours ? m’informez des crimes non résolus… ce genre de choses ?

— Y a bien Fabienne. C’est la stagiaire. Tous les autres flics sont en opération.

— Ça ira, et où elle est cette Fabienne ?

— Juste derrière. Elle est en train d’établir un procès-verbal.

— Bon. Je vais la voir. Et vous, vous êtes un peu trop arrogante pour une préposée à l’accueil, sans doute que vous êtes trop sur les nerfs. Comme vous êtes mariée, vous demanderez à votre mari de vous enculer deux fois par semaine. Et quand il aura déchargé son foutre dans votre fion, vous lui nettoierez consciencieusement la queue avec votre bouche. Ça devrait vous décoincer.»

Après cette prescription, j’allais trouver Fabienne. La fliquette était sagement assise en train de prendre une déposition. Elle avait un beau petit physique, mais avec ces uniformes de flic, personne n’est jamais à son mieux. J’allais donc faire quelques courses dans un sex-shop pour que ma partenaire ressemble à quelque chose qui ait un peu plus de gueule :

J’avais procédé à l’opération en faisant attention -grâce à la télécommande- que tout semble absolument normal. Je m’assis à côté d’elle en lui expliquant que j’étais son nouveau buddy cop. Que moi j’étais le cerveau, et elle… Eh bien on verrait… En tout cas, je lui trouvais un nouveau prénom : “Chatoune”, c’était bien plus joli que Fabienne.

Elle continuait à prendre des notes. La déposante était une femme assez jeune.

Son mari était mort après un accident cardiaque. Et c’était bien fait, il la battait, et elle avait de nombreuses marques de coups sur le corps pour le prouver. Sauf qu’un jour en voulant la frapper le méchant type avait fait une crise cardiaque… Je n’aimais pas les tapeurs de femme et j’espérais que ce sale con irait en enfer.

Cela dit, il y avait un détail curieux… Depuis que j’avais changé les vêtements de Chatoune, la pauvre femme semblait baver. C’est vrai que moi aussi je trouvais que Chatoune avait de quoi faire baver, mais moi, j’étais un homme… je ne pus m’empêcher de demander :

« Dites-donc, vous ne seriez pas une grosse lesbienne ?

— Quoi ?

— Allez dites-moi la vérité… vous êtes une gouine…

— Ben oui. J’aime la chatte.

— Alors c’est curieux que vous ayez épousé un mec. Parce que vu comme vous matez ma partenaire, ce n’est pas d’hier que vous vous êtes aperçu que vous aimiez la foufoune… Chatoune, le mec est mort d’une crise cardiaque ? Il devait être vieux, non ?

— Oh oui, il avait soixante-dix ans.

— Hum… alors que vous, Madame, vous vous êtes jeune et belle. Pourquoi l’avez-vous épouser ? Sans doute parce qu’il était riche…

— C’est vrai répondit Chatoune épatée par ma perspicacité. Le vieil homme avait même une Ferrari.

— Par ailleurs… Je vois que vous avez un anneau nasal… c’est une pratique typique du BDSM. En particulier pour les masochistes… Tout devient clair ! Je vais recoller les morceaux : Vous avez rencontré une femme, une lesbienne. Elle vous a séduit et vous êtes tombée sous son charme, prête à accomplir la moindre de ses volontés. Elle vous a alors demandé d’épouser un homme riche et vieux pour que vous profitiez toutes deux de son argent. Vous l’avez fait, mais ensuite vous n’avez pas la patience d’attendre qu’il meure de cause naturelle. Comme votre amie lesbienne a l’habitude de vous frapper, fouetter, vous avez convaincu la police que vous étiez une femme battue… Mais ce n’était pas le cas... Votre mari était généreux, il vous autorisait même à porter un anneau nasal… Alors un jour, vous l’avez baisé bien à fond et vous lui avez caché ses médicaments cardiovasculaires, causant ainsi sa mort. Vous êtes une meurtrière, Madame !

— Vous m’avez démasqué ! Tout est vrai !

— Merlock Tom ! Vous êtes vraiment prodigieux ! s’exclama Chatoune.

— Elémentaire, Chatoune, élémentaire…”