Je lui conseille de garder l'enfant, et de parler franchement à Jérémie

"Tu veux garder cet enfant?"
Je lui fais avouer que oui.
"Dans ce cas, le mieux est de tout dire à Jérémie. Je le vois mal quittant Mélanie pour vivre avec toi, mais il faut qu'il sache que l'enfant est de lui. Et pour ta fille... tu verras avec lui ce qu'il vaut mieux lui dire."
"Je vais essayer," soupire-t-elle. "Merci."
Il ne s'est pas écoulé quarante-huit heures que Cécile m'appelle à nouveau, la voix tremblante.
"Marie-Claude? C'est fait. Ils savent tous les deux."
Je me montre bien entendu curieuse de savoir comment la chose s'est passée.
"J'ai pu me trouver seule chez moi avec Jérémie, et je lui ai dit la vérité. Il m'a serrée dans ses bras, il m'a dit: "Avec Mélanie, on voulait te demander si je pouvais venir vivre ici avec elle. Justement, comme ça, je pourrais m'occuper un peu du bébé."
"Mais qu'est-ce qu'on va dire à Mel?"
"Elle sait déjà, pour nous deux" (nouvelle qui je l'imagine a dû faire bondir le coeur de Cécile. Moi, tout au moins, je sursaute!) "Je vais aller la prévenir pour l'enfant."
Et il est revenu avec Mélanie, qui m'a embrassée aussi.
"J'ai toujours su, pour Jérémie et toi. Félicitations. On va être très heureux tous les quatre," a-t-elle ajouté en posant la main sur mon ventre.
Tout cela avait l'air tellement naturel, et ils avaient l'air tellement contents tous les deux de me voir enceinte, que j'ai pleuré tout ce que je pouvais. Ils m'ont consolée, Mélanie m'a poussée vers les bras de Jérémie:
"Je crois qu'elle a besoin de toi."
Et Jérémie m'a emmenée vers ma chambre. Je n'en croyais pas mes yeux: ma fille approuvait que je fasse l'amour avec son copain, et elle m'envoyait même le faire! Là où j'en ai encore moins cru mes yeux, c'est quand j'ai vu qu'elle nous suivait dans la chambre. Elle a regardé pendant que Jérémie m'enlevait mes vêtements, me couchait sur le lit. Je me suis dit que j'allais faire l'amour sous les yeux de ma fille, et j'étais incapable de m'arrêter. Jérémie m'a pénétrée, nous avons commencé à bouger, et Mélanie s'est étendue sur le lit à côté de nous, en continuant à nous regarder."
Cécile a un moment d'hésitation.
"Elle m'a touché les seins."
"Seulement touché?" demandé-je.
"Caressé," reprend-elle dans un souffle. Les pointes étaient déjà toute dures à cause de Jérémie, j'ai adoré ça. Ma fille me souriait en me caressant les seins, pendant que je faisais l'amour avec son copain qui venait de me faire un enfant, et j'ai joui comme jamais."
Elle a à nouveau un moment de silence.
"Tu peux imaginer ça, Marie-Claude? Tu pourrais imaginer qu'une de tes filles te regarde faire l'amour, toute nue sous un homme, pendant que tu gémis, que tu hurles, que tu le supplies de te la mettre bien profond? Tu pourrais imaginer qu'elle te caresse? Et savoir que tu vas partager cet homme avec ta fille?"
Je suis obligée de répondre que cette situation me paraît franchement impossible. C'est pourtant celle où se trouve mon amie.
"Et après, Mélanie m'a embrassée... pas comme une fille embrasse sa mère. J'ai senti sa langue dans ma bouche... Elle m'a répété qu'on allait être très heureux tous les quatre, qu'on allait former une vraie famille."
Il me faut un moment pour assimiler la nouvelle situation familiale de mes amis. En tous cas, Cécile semble s'y être parfaitement adaptée.
"Oh, Marie-Claude, je suis heureuse comme jamais!"
Avant qu'elle ne raccroche, je lui souhaite tout le bonheur du monde, quelque peu troublée en m'imaginant dans une situation analogue avec une de mes filles.
Ce qui me fait penser que je vois Angélique prochainement. Tandis que Cécile et Mélanie vont passer les fêtes de fin d'anée dans leur famille, en emmenant Jérémie qui comme prévu s'est installé définitivement chez elles, ma fille et mon gendre doivent en effet venir quelques jours chez nous. Le réveillon risque d'être plein d'arrières-pensées gênantes, sachant que mon gendre est aussi mon ancien amant...