Les élèves « réconcilient » les deux filles.

C’est Pierrick qui finalement prend l’initiative :

« Ces deux connes se croient tout permis. Il est temps de les remettre à leur place.

— Le pire c’est que l’une se croit supérieure à l’autre, ricana François.

— C’est vrai, il va d’abord falloir les réconcilier… »

Lucile sentant que cette affaire sentait le roussi commença à s’enfuir. Elle détala à toute vitesse, pendant des cris dans le couloir se firent entendre :

« Attraper cette pute !

— Quel culot ! Fuir devant nous… »

Et aussitôt des bras d’élèves dans tout le couloir se levèrent pour la saisir. Même de la part de types qu’elle ne connaissait pas, et même de filles ! Et c’est celles-ci d’ailleurs qui, au lieu de la défendre, la ramenèrent vers sa classe tout en la malmenant, lui donnant des bourrades dans le dos et la traitant de : « saleté de chienne ! » ou de « sac à merde ». Durant sa tentative de fugue, Coralie s’était remise debout, mais continuait à pleurnicher, incapable de comprendre ce qui se passait. Les élèves réunis se mirent à clamer :

« le bisou ! le bisou ! »

Les deux filles furent projetées l’une contre l’autre.

« Allez, embrassez-vous, salopes ! encouragea Pierrick. »

Mais aussi bien Lucile que Coralie gardaient la bouche fermée. Lucile sentit alors un pied lui rentrer dans les fesses. Et méchamment ! Elle aura sans doute un bleu au cul. Elle entend aussi que sa rivale lâcher un « Ahhh ! » elle aussi devait avoir eu droit à un encouragement sous forme de coups de pied au cul.

Lucile dépitée posa ses lèvres sur celles de Coralie. Elle eut un frisson de dégoût, elle n’était vraiment pas lesbienne, et trouvait ça dégueu.

« Sortez vos langues ! »

Lucile fut bien contrite de devoir embrasser sa pire ennemie. Mais elle n’avait pas le choix, sa langue rencontrait celle de Coralie, leurs langues se touchaient, se malaxaient, se repliaient l’une contre l’autre, ne faisaient plus qu’une… puis leur salive se mélangèrent, le fluide visqueux s’amalgamait. Lucile était outrée de recevoir la bave de son ennemie dans sa bouche. Elle retira vivement sa langue de la bouche de Coralie, mais on lui pressa la tête jusqu’à ce que leurs bouches soient collées l’une contre l’autre et que leurs lèvres ne puissent plus s’éloigner.

Les deux filles durent continuer à s’embrasser longuement et langoureusement sous la pression des élèves de leur classe. Et ceux-ci ne perdaient pas une occasion de se moquer d’elles :

« Regarder ces deux connes, c’est vraiment deux grosses abruties !

— Des sales gouines ! Et quels mecs voudraient d’elles de toute façon ?

— Berk, j’ai jamais vu un spectacle aussi dégoûtant. »

Lucile était d’accord sur ce dernier point, mais elle était pourtant bien obligée de poursuivre cette farce. Elle était écœurée de ce que sa langue s’entremêla avec celle d’une autre fille, de se retrouver à sucer les lèvres mises en face d’elle. Elle entendait les bruits de succion involontaires qu’elle faisait et en avait un haut-le-cœur. Lucile n’arrivait pas à croire qu’elle était obligée de s’humilier ainsi ! Que n’aurait-elle pas donné pour revenir quelques heures en arrière et relancer le sort, sans se tromper cette fois. Au lieu de ça, Lucile et Coralie étaient l’une contre l’autre, on les pressait comme des citrons, leurs seins s’entrechoquaient comme si elles étaient deux lesbiennes dévergondées et affamées d’étreintes.

Coralie, elle, était tellement dépassée par les évènements qu’elle se laissait faire. Et au vu du ton belliqueux des élèves autour d’elle, elle pouvait imaginer bien pire sort que de devoir bécoter une autre fille.

Finalement le prof arriva :

« Et bien je vois que ces deux salopes sont en pleine action. Ça me donne envie de vomir. »

Que ce soit les profs ou les élèves, elles étaient détestées par tout le monde…