Dans le repaire d'un junkie.

La jeune sorcière commençait à avoir du mal à respirer, de plus en plus fatiguée. Elle était complètement perdue, tentant plus d’échapper à ses poursuivants que de trouver la sortie des caves, il lui semblait même qu’elle s’enfonçait de plus en plus profondément dans ce labyrinthe. Au détour d’un couloir, elle trébucha et se rattrapa difficilement à un vieux mur de briques. Elle ferma les yeux un instant et quand elle les rouvrit… Lucile ne voyait plus rien, juste l’obscurité. Elle jure silencieusement : le sortilège s’était dissipé ! La jeune femme tenta de l’invoquer à nouveau mais rien ne se passa. Ou plutôt si, elle sentit soudainement sa tête tourner et manquer de tomber à nouveau. Ses réserves d’énergie étaient à sec !

La jeune sorcière était désespérée et en plus elle entendit à nouveaux les membres du gang qui se rapprochaient. En tâtonnant, elle longea le mur en silence malgré ses vertiges. Entendant que ses poursuivants n’étaient plus très loin, Lucile voulut presser le pas. Ils étaient tout près maintenant… 5 mètres, 4 mètres… Lucile tentait toujours de ne pas faire le moindre bruit mais elle avait du mal à retenir ses gémissements désespérés. 3 mètres, 2 mètres… Elle sentit un courant d’air quand un bras la frôla et elle sursauta en se jetant en avant et… elle passa dans une ouverture qu’elle n’avait pas sentie. Ceux qui la poursuivaient faisaient tellement de bruits qu’ils étouffèrent celui qu’elle fit en s’effondrant sur un tas de cartons et de vieilles couvertures moisies.
Dans le couloir, les membres du gang passèrent devant l’ouverture sans s’arrêter, jurant comme des charretiers. A l’intérieur, Lucile tenta de se redresser sans succès. Elle se sentait comme vidée de ses forces. L’odeur du recoin la frappa comme un coup de massue, ça puait la sueur, la pisse, la crasse et la gerbe. A côté d’elle, le tas de couverture remua et elle sentit une main lui saisir le bras. Une voix d’homme paniqué s’éleva :

« Hein ! Hein ?! Non pas d’argents !!! J’ai rien j’ai rien !!! Laissez-moi tranquille !!! »

L’autre commença à voir la repousser de façon brouillonne et Lucile tenta elle aussi de l’écarter d’elle. Elle sentit une tignasse hirsute, des joues creuses, rugueuses et barbues, un pull de laine grossier et troué. Les mains de l’homme glissèrent sur ses bras, ses épaules, son visage et ses cheveux. Puis elles se firent fébriles en accrochant un de ses gros seins tout neufs. Lucile sentit l’homme tressaillir.

« Oh mais mais mais… »

La main se raidit soudain, tentant d’agripper la mamelle ferme qu’elle avait sentie. La jeune sorcière se raidit aussi et tenta de l’éloigner de son corps mais elle était trop faible.

« Fille !!! Fille !!! T’es une fille toi oh oui… Et b-b-b-bonne ! »

Une nouvelle fois Lucile comprit que la situation était sur le point de dégénérer. Il fallait qu’elle tente qu’elle que chose avant que ce débris d’homme ne se jette sur elle !