Aurore joue avec sa proie

Aurore n'avait pas beaucoup dormi de la nuit. Elle avait trop pensé à ce qu'elle allait faire de son nouveau jouet. Dès qu'elle l'avait vu, elle avait comprit que sa "chef" était le genre de fille manipulable à souhait. Elle avait dû la subir pendant qu'elle s'acharnait à lui montrer le boulot, pourtant simple. Faut dire qu'Aurore était plutôt du genre très maline. Elle avait un vrai don pour comprendre les choses et refaire ce qu'elle venait de voir, une fois suffisait et très souvent après quelques essais elle devenait meilleur que le maître. Elle avait eu son bac à 15 ans avec la mention très bien et depuis elle accumulait les diplômes dans diverses domaines. C'est son père qui avait insisté pour qu'elle prenne ce boulot, son premier, pour la sortir un peu de ces bouquins et lui apprendre à se salir les mains. Il lui avait trouvé ce boulot dans ce restaurant, parce que le patron lui devait une faveur mais comme il était frileux à embaucher une fille sans expérience sur une période clé, ils avaient négocié la perte de ces pourboires pour le donner à une chaperonne.

Pour ne pas déplaire à son père, elle avait accepté et comptait faire de son mieux. Mais elle avait croisé cette Julie, ces mauvaises pulsions étaient revenues d'un coup. Elle s’était retenue toute la soirée mais sa découverte de fin de service la plongea définitivement dans ces penchants sadiques. Finalement sa petite chute - faut dire qu'elle ne s'attendait pas à ce que ça soit si fatiguant de travailler - lui avait donné un sacré avantage.

1er samedi soir

Rien ne se passa comme l'avait imaginé Julie. Alors même qu'elle pensait que la mésaventure d'hier n'était qu'un petit accident qui ne se reproduirait plus, elle fut confrontée à son pire cauchemar, Aurore enchaîna les bourdes, dont la plupart semblèrent volontaires à ses yeux. Retard, poses interminables, attitude désagréable auprès des clients, oubli sur les notes ..., tout arriva ! Julie dû faire des pieds et des mains pour rattraper comme elle pût. Et du fait de sa désinvolture flagrante, les pourboires de sa subordonnée se firent très rares. Tout ça allait être retenue sur sa paie, c'était d'après ses calculs rapides une journée quasi à vide, tout ce boulot pour presque rien.

C'est les larmes aux yeux en fin de soirée qu'elle alla voir Georges. Mais alors même qu'elle allait taper à la porte de son bureau, Aurore l'en empêcha.

"Et bien qu'est-ce qui t'arrive ma belle ?"

Le sourire provocateur d'Aurore entraîna la colère de Julie. Elle l'insulta de tous les noms, lui dit qu'elle était nulle, qu'elle devrait chercher un autre boulot. Aurore continuait de rire malgré la virulence des propos, elle finit par la stopper.

"Calme toi, tu vas choper un ulcère ! C'est pas quelques retenues sur ton salaire qui doivent te mettre dans un état pareil."

Julie fut surprise. Alors elle était au courant de cette clause !

"Tu sais, il suffisait de me le demander gentiment et je me serai tenu correctement. Au lieu de ça, tu m'as lancé des regards agressifs toute la soirée et là tu allais te plaindre au boss, c'est pas une attitude très sympathique !"

"Je te l'ai demandé gentiment au début du service quand tu es arrivée en retard !"

"Non c'est pas ça que j'appelle gentiment, mais tu comprendras bientôt. Au fait Georges doit une grosse faveur à mon père, jamais il me virera. Par contre moi j'aurai aucun problème à te faire virer, en même temps vu ce que t'as du gagner aujourd'hui, ça fait pas beaucoup de différence !"

Julie était choquée du comportement de la jeune fille, elle qui semblait si douce était en réalité une sacré connasse. Mais elle prenait très au sérieux la menace qu'elle venait de lui faire - une jeune fille avec si peu d'expérience en cette période, Georges ne l'aurait jamais embauchée normalement, elle ne devait pas être n'importe qui - alors elle écouta la suite sans broncher.

"Par contre si t'es gentille, je ne ferai plus aucune bêtise et tu auras tout ton salaire. Enfin sauf bien sûr, mes pourboires restent mes pourboires, y a pas de raisons que tu profites de mon travail. Alors tu vas être gentille ?"