Manon, la militante

-Ça va mal, maugréa Fabrizzio Zavatelli, directeur du fameux .cirque Zavatelli.

Le directeur alluma son cigare et fixa la foule au loin d'un œil mauvais. Derrière lui, les gradins à peine remplis sous le chapiteau faisaient peine à voir. La plupart des gens présents se trouvaient à l'extérieur, et ceux-là n'étaient pas là pour voir le spectacle. Les pancartes qu'ils brandissaient étaient très claires :

« Non aux animaux dans les cirques », « Arrêtons ces pratiques d'un autre temps ».

Zavatelli soupira à nouveau, suscitant le rire moqueur du clown qui observait la foule à ses côtés. Le directeur lui jeta un regard furieux.

-Ca te fait rire ? Tu riras toujours autant quand on aura mis la clé sous la porte, imbécile ?

Zavatelli regarda à nouveau la foule. A sa tête, une jeune femme aux cheveux roux, vêtue d'une chemise à carreaux et d'un pantalon en velours et aux yeux sombres protégés par d'épaisses lunettes, haranguait la foule, répétant ses slogans dans son dictaphone.

-Et c'est qui, cette pétasse, d'abord ?

-Manon Rodriguez, apparemment. Avocate qui travaille beaucoup avec les associations de droits des animaux. Ca fait pas longtemps qu'elle travaille, mais elle nous a déjà emmerdé plusieurs fois.

-Qu'est-ce qu'ils foutent, nos gars. Personne n'est encore allé lui péter les genoux ou un truc dans le genre ?

-C'est un peu passé de mode. Et si ça se sait qu'on commence à agresser des gens dans la rue, ça risque de faire fuir le peu de monde qui vient encore.

-Alors, qu'est-ce que tu proposes, Einstein ?

-J'ai mon idée. J'ai un ami qui bosse dans l'informatique et qui m'a parlé d'un nouveau virus. Alors voilà ce que nous allons faire.