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Chapter 5 by ArtemisFr ArtemisFr

Qui m'appelle ?

Un collègue

"- Charles ?"

Je me retourne vers la personne qui m'appelle et suis à la fois surprise et soulagée, il semble que ma prière ait été entendue.
Manifestement mon soulagement doit se lire sur mon visage car il prend un air inquiet en me voyant.

"-Ça va ?" Me demande t-il.
"-Oui oui. J'étais juste en train de ... je cherchais ..."

Oh bon sang, voilà que ce sont mes mots que je cherche.
Il me regarde un instant alors que la gêne commence à teinter mes joues, puis m'offre un sourire réconfortant.

"-Je t'ai vu passer. Je n'étais pas sûr que c'était toi de là où j'étais, mais apparemment je ne me suis pas trompé, héhé" Il se passe une main derrière la tête en disant cela. Il a l'air mal à l'aise d'un coup. Mais il se reprend rapidement et désigne un des bars d'un geste de la main. "Ça te dit de venir boire un verre ? On est juste à côté avec des collègues."

Je jette un œil à la foule d'un côté, le chemin d'où je viens de l'autre puis me décide à accepter l'invitation d'un hochement de tête. C'est sans doute le meilleur choix à faire entre parler à des inconnus et repartir à ma voiture sur un échec cuisant.
Il se tourne et je l'accompagne, un peu en retrait, mon regard se pose sur son dos tandis qu'il nous guide avec aisance un peu à l'écart de la foule, vers les bars qui jouxtent l'endroit.

Il a la même tenue que lorsque je suis parti du travail, une chemise noire en manche courte, un bermuda noir et des baskets blanches. De dos je peux aisément observer sa carrure. Est ce qu'il fait du sport ? sans doute. Je ne l'ai jamais vu en faire, mais il semble plutôt bien en forme. Il est un peu en V, ses bras ne sont pas trop épais comparativement à ses épaules qui tendent sa chemise et même ainsi je peux distinguer la forme de ses muscles. Ses cuisses sont cachées par son bermuda mais ses mollets qui en dépassent sont assez imposant et étonnamment sans poils. Il se rase ? ça pourrait être un cycliste, mais la forme du dos me fait plutôt penser à de la natation. J'évite soigneusement de regarder ses fesses, je ne devrais pas reluquer ainsi un collègue de travail.

Détachant mon regard de lui, j'observe où nous allons. Le SoHot, un bar restaurant plutôt moyen. Je crois même que c'est une chaîne.
En reconnaissant François je devine vers quelle tables nous allons.
Le quarantenaire n'a pas la forme physique de Charles et en position assise son ventre se fait un peu plus notable. Mais sa barbe finement taillée et ses cheveux coupés courts grisonnants lui donnent un air de respectabilité. Ça et ses habitudes vestimentaire.
Je ne l'ai jamais vu dans une tenue plus décontractée qu'une chemise à manche longue surmontant un pantalon beige et des chaussures bateau.
J'ai un peu l'habitude du même style très conformiste, même si je fais ce qu'il faut pour garder la ligne. Ma poitrine n'a rien de notable, j'ai les fesses plates et je ne fais qu'1m63, mais j'aime bien mon apparence. Cela m'a valu plus d'une fois de devoir montrer ma carte d'identité pour prouver mon âge, mais depuis que je m'habille de manière plus professionnelle, on ne me pose plus trop la question. L'habit fait le moine, en quelque sorte.

Nous arrivons à la table et je reconnais d'autres collègues que je croise moins souvent. Je remet ma mèche en place et va les saluer en leur tendant la main.

"-Bonsoir Xavier" Il s'agit d'un professeur d'informatique. Plutôt moyen en apparence, il n'a ni l'aspect respectable de François, ni la forme physique de Charles. Ses cheveux mi-long sont rabattus en arrière et j'ai du mal à discerner s'il met du gel ou s'ils sont gras. Sa chemise rouge arbore deux auréoles de sueur sous les bras, ce qui n'est pas étonnant en cette saison, mais lui donnent quand même un air malpropre. J'ai toujours eu un peu de mal avec lui. D'une part car j'ai régulièrement entendu les étudiantes parler de lui comme d'un gros con sexiste et d'autre part chaque fois que je le croise, j'ai la désagréable impression qu'il ausculte tout mon corps.
"-Bonsoir Sarah." me répond-t-il en souriant et en me serrant la main, tandis que je perçois un instant son regard dévier vers mon chemisier... Pervers.

A côté de lui est assis un homme que je respect particulièrement. Il est enseignant en Physique, comme moi, mais il est aussi directeur de son propre laboratoire et dispose d'une habilitation à diriger des recherche. C'est un niveau d'étude encore au dessus de mon doctorat et tout simplement le plus haut niveau de diplôme possible en France.
Son teint olive trahis ses origines maghrébines et même si la société a évolué, il reste encore rare de voir des personnes comme lui à des postes aussi élevé. Mon respect, cependant, ne vient pas de son statut ou de son origine, mais de ses publications scientifiques. Ses travaux de recherche sont incroyables et savoir que je travail au même endroit qu'un des grands nom de la science moderne me rempli à la fois de fierté et d'humilité.

"-Bonsoir Mourad, tu va bien ?"
"-Bonsoir Sarah, je vais bien et toi ?"

Sa voix n'est pas très imposante, et il a toujours l'air très réservé, de même que le reste de son apparence. Des cernes sous les yeux, une posture légèrement affaissée, un corps mince, presque frêle. Il ne serait pas difficile d'imaginer qu'un coup de vent suffirait à l'emporter.
Il utilise lui aussi les salles d'arcades, mais de ce que j'ai appris de la part de ses assistants, ce n'est pas pour aller jouer. Il dispose d'un laboratoire virtuel pour tester ses théories. C'est un privilège accordé à bien peu puisqu'il permet de mobiliser une part plus importante des serveurs et des intelligences artificielles pour effectuer des simulations à but scientifique.
Je hoche la tête avec un petit sourire pour le saluer encore une fois et je sens mon visage chauffer un peu. Je dois avoir l'air d'une groupie, c'est gênant, vite, passe à autre chose.

Je me tourne vers la dernière personne qui est un peu l'exception dans ce groupe d'homme.
"-Bonsoir Diane" Dis-je en souriant.

Elle sourit et me sert la main.
Dans la lumière ambiante, ses cheveux frisés qui tombent en cascade derrière sa nuque, se parent de reflets roux et brillants comme du satin. Son visage pâle est légèrement couvert de taches de rousseur, et son maquillage, subtil, met en valeur ses lèvres fines et ses yeux verts émeraude.
Son visage aurait déjà de quoi faire tourner les têtes, mais ce n'est rien comparé au reste de son physique. Sans aller trop dans le détail, je me suis déjà trouvée à la jalouser plus d'une fois. Sa poitrine, modeste, est d'une forme parfaite et ferme, de même que ses fesses rebondis et son ventre plat. J'ai déjà pu observer plus d'une fois sa musculature car cette professeur de langue est aussi une grande sportive qui effectue pratiquement chaque matin un jogging à travers le campus avant d'arriver au bureau. C'est aussi le cruch de nombreux étudiants, garçon comme fille.
Ses tenues sont par ailleurs aussi source de fantasme tant elles ont tendance à lui coller au corps. Avec un physique pareil, je pense que moi aussi je le mettrais en valeur, si je le pouvais.
Il faut ajouter à son physique de top modèle qu'elle a une parfaite maitrise de l'allemand, de l'espagnol, du grec, du russe et du mandarin avec un peu de cantonais. Ce qui en fait une personne d'exception sur tout les niveaux. Bien sûr elle enseigne surtout l'anglais et notamment l'anglais scientifique. Une matière essentielle pour les étudiants en science afin que ceux-ci puissent lire des parutions dans des revues scientifiques étrangères et plus tard, peut être, publier leurs travaux à l'international. Son métier devient cependant de moins en moins considéré avec les IA de traduction. Mais la direction universitaire a exigée que cet enseignement reste au programme.

"-Bonsoir Sarah" me dit-elle d'une voix clair avec un léger accent anglais qui, là aussi, à de quoi charmer toute personne qui l'écoute.

Je décide de m'assoir à ses côtés, histoire de ne pas me sentir uniquement entourée d'hommes et je me dit qu'un peu de solidarité féminine ne fera pas de mal. Et puis à côté d'elle, je ne risque pas trop d'attirer l'attention avec mon apparence de petite souris à lunettes.

Cependant je suis à peine assise que le téléphone de Diane se met à sonner. Elle regarde le message qu'elle vient de recevoir avec un léger froncement de sourcils, puis se lève en s'excusant. Apparemment la garderie à une salariée qui a du s'absenter et elle doit donc aller chercher ses enfants immédiatement. Je me rappelle qu'elle a eu deux garçons de deux et trois ans. Son physique ne garde aucune trace de ses grossesses, ce qui est explique pourquoi ça m'était sortit de la tête. Il paraitrait que les pères de chacun d'eux n'ont pas assumés et ont disparus dans la nature en laissant les enfants à sa charge. Je compatis intérieurement avec elle. Réussir à jongler entre sa vie professionnelle et sa vie privée tout en s'appliquant à garder une bonne forme physique. Elle est clairement exceptionnelle.
Elle termine le fond de son verre, enfile sa veste perfecto par dessus son t-shirt blanc, passe son sac à main par dessus l'épaule en replaçant ses cheveux en arrière puis dit au revoir à tout le monde avec un sourire angélique. Je ne manque pas de remarquer les regards des quatre hommes à ma table qui fixent son postérieur moulé dans un Capri bleu marine tandis qu'elle s'éloigne.
C'est raté pour mon projet de support féminin et je me retrouve à une table, seule avec quatre mâles en chaleur. D'un côté Charles et de l'autre Mourad. Tant pis, je ferais avec.

Le silence qui suit le départ de Diane vient doucement se briser et mes collègues reprennent par une discussion sur le travail, les étudiants, la période de correction des examens qui commence, les projets de recherche.
Je commande un verre de rosé pendant qu'ils sont à la bière, au wiskey et au soda (Mourad ne boit pas d'alcool) et la soirée avance dans la douceur de l'été. Nous avons le temps pour un deuxième tour de boissons et je me dis qu'après il faudra que je passe à l'eau si nous continuons.
Finalement, Mourad décide qu'il se fait tard et qu'il nous laisse là, Xavier et François se lèvent de leur chaise par la même occasion.

"-Vous restez là ?" Demande Xavier en nous désignant, Charles et moi. Je commence à vouloir me lever, mais la main de Charles se pose sur mon bras.
"-Je ne sais pas. Tu ne cherchais pas quelque chose tout à l'heure Sarah ?"

Est ce que je lui dis ?

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