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Chapter 22 by nilmerus nilmerus

What's next?

La rage des opprimés, le sang des oppresseurs.

Il fut plus difficile pour le groupe, devenu bien plus conséquent, d'arriver discrètement jusqu'à l'auberge.

Forcés de se séparer pour éviter de se faire remarquer, ils finirent tout de même par arriver à destination, recevant bon nombre de regards curieux lorsqu'ils passèrent la porte.

"Qui sont ces gens?" questionna une des femmes présentes, méfiante.

"Des alliés pour ce qui se prépare." répondit simplement John, son nouveau titre lui ayant octroyé la tête du groupe.

"Monsieur Doe! Nous sommes ravis de vous voir tous saints et sauf." les accueilli bien plus chaleureusement la fille de Molly, passant dans la foule pour venir à leur rencontre.

"Mon père discute avec les dirigeants du village pendant que maman et les autres femmes tentent de maintenir un semblant de calme. Ce qu'il se passe ici n'est pas facile à mettre en place." expliqua-t-elle rapidement.

"Où est notre fille? Elle va bien?" s'inquiéta Giliane, secondée par Gang.

"Les enfants sont en sécurité à l'étage avec les plus anciens. Nous avons pensé qu'il valait mieux les tenir à l'écart, au cas où..."

"Bonne idée. Où se trouvent les chefs? J'ai des informations pour eux."

"Je vais vous conduire à eux."

Se tournant un instant vers sa troupe, il pointa quatre des esclaves: Samia, le nain, ainsi que le vieil orc et celle qui semblait être son homologue pour les elfes.

"Vous quatre, venez avec nous, vous parlerez au nom des vôtres. Que les autres reprennent autant de forces que possible, la suite risque d'être mouvementée."

Se doutant bien que les poches des esclaves n'étaient guère plus pleine qu'avant la bataille, il accosta la femme de l'aubergiste pour lui glisser quelques pièces d'argents, une somme rondelette étant donné le niveau de l'établissement.

"Mes amis ont grand besoin de se nourrir. Pourriez-vous veiller à ce qu'ils ne restent pas le ventre vide?"

Appréciant le poids des pièces qui disparurent bien vite sous son tablier, la femme acquiesça.

"Nous allons faire en sorte de les remplumer un peu." promit-elle avant de se diriger vers les nouveaux-venus, leur indiquant où s'installer du mieux possible en attendant qu'arrive le repas, il ne restait plus beaucoup de place.

Accompagnés des ses amies, des esclaves invités à le suivre ainsi que Gang et Giliane, John suivit Lily jusqu'à une pièce séparée du reste.

Bien plus petite, elle n'offrait déjà pas beaucoup de place avant leur arrivée. Il devait s'agir d'un espace tranquille où des groupes restreins pouvaient jouer aux cartes, s'entretenir à l'abri des oreilles indiscrètes où, comme ce soir, fomenter une rébellion.

"John ! Ravi de vous voir en vie! J'expliquais la situation à mes amis." le salua Arold, attablé, lorsqu'ils arrivèrent.

Autour de la table ronde se trouvaient plusieurs hommes. Le forgeron du village, un type immense au crâne lice qui n'avait rien à envier au orc concernant sa largeur d'épaules, fut le premier à parler.

"C'est lui le mage qui a sauver Lily? À t'écouter, je l'imaginais plus grand..." critiqua-t-il, moins désagréable que franc.

"Lui, c'est une chose, mais qui sont ceux qui l'accompagne?" demanda ensuite un ventru que le tablier encore taché de sauce désignait comme le tavernier qui, jusqu'à il y a peu, était affairé à ses fourneaux.

"Ces dames sont mes amies, nous voyageons ensemble. Ces personnes avec nous font parties du groupe d'esclaves que nous avons récemment libérés. Ils ont accepté de nous prêter main-forte pour ce qui va suivre en remerciement."

"J'imagine que quelques mains de plus ne seront pas de trop, mais je crains fort qu'une dizaine de personnes de plus ne soit pas suffisant..." poursuivit un vieillard aigri sentant la menthe et l'onguent, sans doute l'herboriste du village.

"J'ai une quinzaine de jeunes guerriers qui me suivront au combat, nous avions été capturés ensemble." rétorqua la patriarche orc, appréciant peu les dires du vieux.

"Je parle au nom de mes frères et sœurs elfes. Ils sont d'habiles archers, je suis pour ma part versée dans les arcanes. Je n'ai certes pas la puissance d'une matriarche, mais je gage pouvoir vous être utile." déclara à son tour la plus vieilles des elfes secourus. Ce qui, pour leur race, n'était pas forcément physiquement évident à voir, elle ne semblait pas dépasser la vingtaine d'années.

"Par curiosité...vous avez quel âge?" demanda un des plus jeunes debouts autour de la table, de suite corrigé par un de ses ainés qui lui tapa l'arrière du crâne.

"Excusez-le, c'est un imbécile." dit le dernier attablé, un homme au bouc et à la moustache grise, un grand arc reposant à côté de son siège.

"Il est tout excusé, nous connaissons la curiosité qu'évoque notre apparence pour les autres races. Je suis encore jeune pour une elfe, j'ai à peine 218 ans."

"Presque une enfant si on y pense..." pouffa l'homme au bouc avant de poursuivre.

"Je dirigeais le groupe de chasse de l'ancien régent de ce village, un homme bon au cœur noble. Son gamin est un sordide salopard, une espèce de dégénéré libidineux qu'il nous faut abattre...nombreux sont mes hommes à avoir été tués ou blessés par les mercenaires, ils ont laissé leurs arcs en héritage. Si vous désirez nous aider, ils sont à vous." proposa-t-il avec respect, autant pour ses compagnons tombés que l'adresse elfique connue de tous.

"Je vous remercie. Nos traits trouverons leurs cibles à coup sûr." promit l'elfe.

"Faites-moi pensé à vous fournir un catalyseur avant de partir." demanda John avant de poursuivre, venant s'asseoir à la place d'un des chasseurs qui lui laissa son siège.

"Nous avons appris l'existence d'une entrée secrète, dissimulée à l'arrière de la demeure du noble."

De suite plus intéressés, tous se rapprochèrent pour en entendre plus.

"Vous voulez dire qu'on peut éviter un assaut frontal?" espéra Arold.

"Enfin une bonne nouvelle! Ces salauds gardes nos filles en otage, nous ne savons pas quoi faire!" ragea le forgeron en frappant la table du poing.

"Mon idée est simple: surprendre l'ennemi une fois les otages libérés. Je compte pénétrer la demeure par l'arrière avec un petit groupe, nous serrons plus discrets. Nous tâcherons de trouver vos filles, libérer les esclaves sur place et, une fois que ce sera fait, nous pourrons lancer une attaque combinée. Le gros de nos forces les attaquerons à l'entrée tandis que mon groupe les harcèlera par derrière. Des objections?"

"Plutôt une question: comment saurons-nous que vous avez réussi? Je refuse de mettre ma fille en danger." annonça le tavernier, intransigeant.

"Nous tâcherons de les faire sortir, elles vous préviendront elles-mêmes." répondit simplement le mage.

C'était une réponse simple, mais qui semblait être lourde de sens pour les pères attablés.

"Cela fait combien de temps que vous ne les avez pas vu?" s'enquit Lin-Lin, empathique.

"Deux ans...cela fait deux ans que ce monstre nous a pris nos filles..." grogna le tavernier.

"Il a été malin. En nous les enlevant, il a muselé toute idée de révolte...en les libérant, c'est comme si vous nous rendiez nos armes." seconda le forgeron.

"Je dois vous prévenir...nous ferons tout notre possible mais...il y a aussi une chance qu'elles..."

"Pas un mot de plus!" le coupa le chasseur.

"Nous sommes conscients de cette horrible possibilité...mais nous refusons d'y songer. Si nos filles...Elles sont vivantes! Vous m'entendez?!"

"....Alors nous vous les rendrons." promit John.

Les hommes acquiescèrent, quelques instants de silence suivant avant que le nain tousse bruyamment pour attirer l'attention.

"Chez moi, on a un dicton qui dit 'ne part pas chasser le troll avec une fourchette.'. Les bonnes intentions, c'est louable, mais on est mal équipé. J'ai confiance en mes poings, mes ces mercenaires ne nous affronteront pas à coup de polochon. Il nous faut de meilleures armes."

"Nous avons amassé quelques faisceaux au cours des années. Mes hommes fournirons arcs et flèches à qui saura les utiliser." répondit le chasseur.

"J'ai quelques lames et pics qui j'ai discrètement forgé. Ce n'est pas de l'acier nain, mais ça tuera un homme sans problème." ajouta le forgeron.

"Pour les villageois, entre fourches, marteaux et couteaux de cuisine, je crois qu'il nous faudra compter sur la chance pour espérer vaincre...ce ne sont pas des guerriers, juste une foule d'oppressés en colère." admit Arold, lui-même armé d'une fourche rouillée ayant connu des jours meilleurs.

Le moral n'était évidemment pas au beau-fixe, ce que John comprenait parfaitement, mais il aimait autant mettre les chances de son côté.

Il attira l'attention sur lui en déposant des pierres runiques sur la table.

"Une ligne de fourches vaut une ligne de lance, tout dépend de qui en tient le manche. Ce sont vos amis, vos familles qui se battront, faites-leur bien comprendre que la reddition est inenvisageable. Si nous lançons l'assaut, ce sera pour vaincre ou mourir. De ce que vous m'avez expliqué de ce noble, il ne tolèrera pas de vous laisser en vie une fois que vous aurez montré les crocs...permettez-moi de vous offrir un avantage...."

"Vous voulez qu'on leur jette des cailloux?"

"Pas de simples cailloux, des pierres runiques. Elles sont emplies de magie qui se déclenchera lorsque vous les lancerez, ne les confiez pas à n'importe qui. Je vous expliquerai comment en faire usage, mais avant, il faudrait que vous me disiez tout ce que vous savez sur la demeure du noble, tout ce qui pourrait nous être utile pour la suite."

Ce fut le maître de chasse qui prit la parole, seul ayant pénétré jadis les lieux dans cette pièce.

Les appartements du noble sont au dernier étage, on peut voir son balcon depuis la rue, mais il est hors de porté de grapin...nous avons déjà essayé." avoua-t-il avant de poursuivre.

"Le rez-de-chaussée comporte les cuisine, la salle des gardes et la salle des banquets, plus d'autres petites pièces de moindre importance. Les étages sont des successions de chambres, un bureau, une chapelle, ce genre de choses. Il y aura sans aucun doute des gardes, ce type à près de trois-cent mercenaires sous ses ordres."

"C'est sûr qu'avec, quoi, une quarantaine de guerriers et à peine plus de pécores, on part pas gagnant..." nota Samia, sarcastique au possible.

"J'imagine qu'ils ne sont pas tous de garde au même moment. Il nous faudra profiter de ceux au repos pour nous en débarrasser discrètement." réfléchit John , faisant acquiescer plusieurs combattants dans la pièce.

"Faites un maximum de victimes avant le début de l'assaut, ce sera autant de lames se dressant contre nous en moins."

"Très bien. Autre chose à savoir?"

"Nos filles seront probablement enfermées dans ses appartements ou à proximité. J'ai entendu dire qu'il ne laisse pas les mercenaires s'en approcher." conclut le chasseur avec une pointe de soulagement dans la voix.

"Fort bien, je pense qu'on a de quoi se mettre en route. Reste à savoir comment nous formerons les groupes."

"Nous t'accompagnons, bien sûr." annonça Ambre, secondée pas Lin-Lin et Giriel.

"Tu pars avec lui, petite sœur?" demanda Gang, moins surpris que soucieux.

"C'est ma place..." lui répondit-elle simplement, un petit sourire aux lèvres, ce qui sembla le convaincre autant que sa compagne.

"Je viens aussi. Il serait malheureux que vous trébuchiez dans un piège pendant que vous jouerez au sauveur de ces dames." ricana Samia, faisant autant pouffer Ambre.

"Je propose que le moitié de mes gars vous suivent, juste au cas où vous vous retrouviez en mauvaise posture." proposa le vieil orc.

"J'ai peur de demander mais...à quel point peuvent être discret une demi-dizaine d'orcs, exactement?"

Le petit silence qui suivit fut une réponse à toute épreuve.

"Nous aiderons l'assaut frontal." conclut l'orc, honnête.

"En toute franchise, ne pensez-vous pas qu'ils sont déjà assez nombreux? Si le but est de s'infiltrer, cinq personnes me semblent déjà être plus que suffisant, qui plus est..."

La dame elfe reçut avec plaisir la baguette que lui tendit John avant de lancer un sort d'analyse sur son groupe, un sourire entendu lui passant sur les lèvres.

"...Je m'en doutais. Nos guerriers sont d'un niveau allant de...je dirais de la dizaine à la vingtaine, qu'en dites-vous?" demanda-t-elle au patriarche orc.

"C'est assez juste, je suis moi-même un berserk niveau vingt-cinq, et vous?"

"Pyromancienne niveau vingt-trois. Pour ce qui est de nos compagnons de cellules ici-présents..."

"Je suis marchand avant tout, je n'ai pas beaucoup guerroyé...niveau dix." s'excusa presque le nain.

"Niveau quinze, voleuse." se contenta de répondre Samia, ne prêtant nullement attention aux quelques regards suspicieux s'attardant sur elle.

Acquiesçant avec un petit sourire entendu, John poursuivit.

"Je comprends ce que vous voulez dire..."

"Pas moi." admit Lin-Lin.

"C'est vrai que sans magie, il est difficile de connaître ce genre de chose. Petite sœur, tu n'as pas cessé d'engranger de l'expérience depuis notre rencontre, ça et...ton changement récent...tu es niveau vingt-cinq." lui répondit Ambre.

Outre les grands yeux de ceux autour, ayant du mal à imaginer la sublime demoiselle être de même niveau que le vieux guerrier orc faisant presque deux fois sa taille, elle-même regarda ses mains, ayant peine à le croire.

"Je...je suis si forte?"

"Tu peux lui dire merci, sa présence booste ton gain d'expérience de façon impressionnante." révéla la fée en pointant John du pouce.

"Comment tu sais ça, toi?" demanda le concerné, réfléchissant quand il lui avait parlé de ça.

"Tu parles en dormant, nigaud." rétorqua-t-elle avec un sourire malicieux.

Intéressée, Giriel tapota l'épaule de la fée.

"Et moi? J'ignore mon niveau..."

"Niveau vingt-deux. Pour info, tu étais niveau douze avant ta transformation. Gang et Giliane son niveaux quinze. Je suis moi-même niveau trente-deux." finit par révéler la fée, laissant quelques exclamations de surprise suivre ses mots.

"Sérieusement? Mais elle...elle est si petite." ne put s'empêcher de dire un des suivants du chasseur.

Il n'eut pas le temps de bouger qu'une flèche de vent vint lui siffler à l'oreille, se plantant dans le mur juste à côté de sa tête.

"Un autre commentaire constructif?" demanda ladite petite.

"Non madame!"

"Et...et vous? Vous ne nous avez pas dit..." demanda finalement Lin-Lin en reportant son attention sur John, autant que les autres gens dans la pièce.

"Tu leur dis?" demanda-t-il simplement à Ambre, cette dernière semblant n'attendre que ça.

"Notre cher ami, Lin-Lin, nous dépasse toutes. John est niveau quarante-neuf."

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Pendant que les guerriers se préparaient et que le groupe devant s'infiltrer vérifiait une dernière fois leur équipement, John rechargeait une fois de plus son mana en méditant.

La surprise avait été totale lorsque Ambre avait révélé son niveau, mais cela n'était en fin de compte pas si étrange.

Comme tout bon héros de jeu vidéo, il gagnait des points d'expérience en tuant des monstres, mais ce n'était pas tout.

Chaque conquête et assimilation lui offrait non seulement de nouvelles capacités et points de statistique bonus, mais aussi un bon paquet d'expérience qui avait fait grimper en flèches ses niveaux.

*C'est sans doute un peu bas de ma part mais...j'ai adoré voir leur surprise...* Ricana-t-il intérieurement.

L'attitude de ceux présents dans la pièce avait changé après cette révélation, certains le regardant avec plus de révérence, d'autres avec une certaine crainte.

"On est prêtes à partir, beau gosse."

La seule qui ne semblait pas avoir changé d'attitude, outre ses compagnes, était Samia.

Posant les yeux sur elle, il eut l'agréable surprise de la voir autrement mieux vêtue qu'avec les guenilles d'esclaves qu'elle était forcée de porter dans sa cage.

"Sympa, la tenue..." complimenta-t-il.

Faisant un tour sur elle même, elle n'eut pas besoin de se pencher pour mettre son corsage en valeur, sa tenue de tissu et de cuir lui allant à ravir et mettant son agréable silhouette en valeur.

"Flatteur...j'ai pu me fabriquer une chose ou deux avec des vêtements traînant dans quelques armoires...c'est incroyable ce qu'on peut faire avec des doigts agiles."

"Des vêtements qui 'trainaient'?"

"Trainer, laissé sans surveillance, la différence est parfois floue, tu ne trouves pas?" demanda-t-elle en affichant son air le plus innocent.

Le duo fut bien vite rejoint par les autres.

"J'ai fais comme tu me l'as demandé, mais j'ai tout de même gardé quelques potions de soins pour nous, au cas ou..." expliqua Ambre en lui rendant le Havresac.

"Avec de la chance, nous n'en n'aurons pas besoin. Allons-y, il me tarde d'en finir avec ceci..."

Passant près des meneurs, mettant au point les derniers détails avec les différents chef de groupe, ils échangèrent un signe de tête avant de partir, disparaissant dans la nuit.

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"Personne, on peut entrer." certifia Samia, oreille collée contre la porte.

L'ancien poste de garde était désert, ce qui les arrangeait.

La voleuse ouvrait la marche, ses talents d'éclaireuse se couplant à merveille avec les sens développés de Lin-Lin et Giriel.

Ils ne mirent pas longtemps à atteindre la salle du fond où, au milieu du mur, ce trouvait le passage caché par le mobilier.

"C'est ici?" demanda la fée.

D'un coup d'épée, John fendit le bois qui s'écroula, révélant l'entrée secrète.

"Soit ça, soit un trou de souris franchement mastoc." se permit de plaisanter John.

"Faudrait penser à se montrer plus discret à la sortie, mon grand. J'aimerais autant éviter de rameuter tout le monde d'un coup..." souligna Samia, admirant néanmoins la lame scintillante tenue par l'aventurier.

Tandis qu'ils avançaient, elle se permit un commentaire.

"Et donc...vous êtes pilleurs de trésor depuis longtemps?"

Posé sur un ton innocent, la question fit arquer un sourcil au trois-quarts du groupe.

"Comment tu...quel trésor?" tenta maladroitement de répondre Ambre, sans succès.

"Te fatigues pas, petite. Ce genre d'équipement, il n'y a pas mille façons de mettre la main dessus. Notamment ce genre de lame..." insista-t-elle en montrant l'arme de John d'un signe de tête.

"De l'elfique, c'est ça?"

"T'as l'œil...tu comptes me la voler?"

"C'est sûr que, si j'en crois mon flair infaillible en matière de trucs qui brillent, elle doit valoir son pesant d'or. Mais...nan, j'ai plus d'honneur que ça. Vous m'avez évité une vie de servitude, je m'en voudrais d'alléger vos bourses, encore que...il y a quoi, dans ton sac magique? Je vous ai vu en sortir un tas de bazar, alors j'ai ma curiosité qui me titille méchamment."

Pas pudique pour un sou, la semi-homme dévorait l'équipement du groupe des yeux, l'envie s'y lisant sans mal.

"J'ai l'impression qu'elle nous déshabille du regard..." chuchota la pandakine à la louve, limite inquiète.

Les oreilles pointues de la voleuse soubresautèrent, un grand sourire à pleines dents répondant à l'inquiétude de l'anikine.

"Ce n'est pas qu'une impression, ma belle. J'aime les jolies choses et les belles personnes, alors avec ou sans cet équipement sur le dos..."

Parcourue d'un frisson, la pandakine plaça par réflexe un bras devant sa poitrine, méfiante.

"Tu es parvenue à faire peur à une guerrière presque deux fois plus forte que toi, bien joué..." pouffa John, ce qui fit rougir de honte ladite guerrière.

"J'ai pas de mérite, je parle toujours avec franchise. Parfois ça marche, parfois je me retrouve en cage, tout dépend de ma chance...alors? Ce sac?"

"Moi qui pensais te l'avoir fait oublier, c'est loupé...de l'or, des bijoux, de l'équipement ayant autant de valeur que ce que l'on porte pour le moment, un tas de bibelots divers et variés, des ingrédients rares, à peu près tout ce qui constituait le trésor du grand dragon noir vivant pas loin d'ici."

Les révélations de l'homme, outre le regard désapprobateur que lui lança Giriel, faillit faire trébucher la voleuse, rattrapée in extremis par l'aventurier qui dut se pencher sur elle pour lui éviter la douloureuse chute.

"Pardon, j'ai pas fais...gaffe..." s'excusa-t-elle en levant les yeux vers lui.

"Fais attention, nous avons besoin de toi pour la suite. Tu vas bien?"

Se reculant bien vite pour mettre fin au contact, la voleuse s'épousseta avant de reprendre la marche.

"Oui oui! Vous...vous avez vraiment dépouillé un dragon?" ne put-elle s'empêcher de demander.

"Pas moi, je n'étais pas encore avec eux à ce moment." dit Giriel.

"Pareil pour moi, je ne les ai rencontrés que plus tard." admit Lin-Lin.

"C'était notre premier méfais en duo. Romantique, non?" s'amusa Ambre en venant embrasser la joue du mage, le faisant doucement rire.

"Il faut dire que ce lézard caractériel à voulu me cramer les miches. Je me dis que la priver de ses richesses est une juste punition."

"Wow wow wow! Le dragon est toujours en vie?!" s'inquiéta la voleuse, s'arrêtant un instant.

"Aux dernières nouvelles, oui. Elle a tenté de nous avoir lorsque nous quittions son donjon, mais on lui a échappé."

Jetant des coups d'œil ici et là, comme craignant voir surgir la bête des ombres, Samia déglutit.

"Et vous...vous ne craignez pas sa fureur? Un dragon, ça ne pardonne pas! Ce monstre vous traquera jusqu'au bout du monde!"

"J'espère bien. J'ai pas envie de faire tout le chemin en sens inverse pour venir lui mettre une fessée une fois que je serai assez fort." plaisanta John, faisant rire la fée et soupirer la pandakine.

"Il...il est sérieux?" demanda la voleuse à Ambre.

"Je crois, oui. Il faut dire que John à le chic pour me surprendre...tu verras, c'est plutôt plaisant lorsqu'on s'y fait."

"J'i...J'imagine...nous ne devons plus être très loin, je passe devant!"

Laissant la petite femme partir en éclaireuse, la fée vint nonchalamment s'appuyer sur l'épaule de l'aventurier qui la regardait partir.

"...une nouvelle sœur en perspective?"

"Je ne sais pas encore. Elle est...intrigante, vous ne trouvez pas?"

"Elle m'a empêché de me faire capturer chez les esclavagistes, ça joue en sa faveur." sourit la fée.

Tournant les yeux vers ses deux autres compagnes, il les vit moitié soucieuses, moitié pensives.

"Et vous? Un avis?"

"Elle me fais frémir sans avoir de crocs ou de griffes, c'est normal?" demanda Lin-Lin.

"Quand je la regarde, j'ai l'impression de voir une espèce de petit animal espiègle qui pourrait à tout instant nous sauter au visage...je ne sais pas encore si c'est une bonne ou une mauvaise chose..." grogna Giriel, incertaine.

"Tu vois, je ne suis pas seul à hésiter. Avançons, nous avons à faire."

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