Elle choisit la totale.

Joanie avait choisi de tenter sa chance avec les Martins. Lors de l'appel, elle s'était sentie assez nerveuse et la voix froide et distante de Donna ne l'avait pas aidée. Elle avait compris que cette dernière était une femme d'affaires qui devait cacher ses émotions loin en elle afin d'être une meilleure businesswoman et après avoir répondu à quelques questions communes à une pré-entrevue, Donna avait donné rendez-vous à Joanie pour la fin de l'après-midi.

Joanie n'avait eu aucune difficulté à trouver l'adresse, mais elle se devait d'admettre que la magnifique demeure luxueuse l'intimidait quelque peu. Alors qu'elle se décidait de sonner à la grille, une plantureuse blonde apparut derrière la grille. La barrière métallique s'ouvrit et dès qu'il y eut assez d'espace, la jeune bombe sexuelle bouscula Joanie et d'un air moqueur lui dit qu'elle perdait son temps, qu'elle venait tout juste d'avoir le poste, puis elle partit, laissant Joanie perplexe. La situation changea rapidement lorsqu'une voix féminine interrompit ses pensées en l'appelant. Joanie leva les yeux et fut profondément troublée. Devant elle se tenait une femme dont la beauté émanait autour d'elle tel un aura bénéfique. Joanie croyait avoir devant elle une statue finement ciselée par un artiste au talent divin. Sa chevelure noire était remontée en un chignon qui laissait transparaître un air supérieur et aucun des traits de la femme n'illustrait d'émotions. «Elle est vraiment comme une statue de marbre, songea Joanie.»

«Tu dois être Joanie.

Oui, c'est exact madame Martin.

Ne te laisse pas distraire par la tête vide qui vient de me faire perdre un temps précieux. Si ce n'était de son corps, personne ne lui accorderait d'importance. Mais bon, assez de bavardage inutile, entrons.»

Joanie la suivit à l'intérieur.

Donna la guida à travers quelques pièces avant de s'arrêter dans un salon très somptueux. C'est dans cette pièce qu'un petit homme trapu, élégamment vêtu, attendait, assis dans un luxueux sofa. Le contraste entre le mari et la femme était frappant: elle exultait la beauté et le professionnalisme et lui, rien. Il avait des traits plutôt neutres et ses sentiments semblaients être autant à découvert que ceux de sa femme étaient cachés. Néanmoins, il n'avait l'air ni malin ni très sympathique. Donna introduisit Joanie à son mari qui regarda la nouvelle venue et hocha de la tête en signe de bienvenue. Il pointa la chaise en face de lui:

«Prenez place ma chère, dit d'une voix chaleureuse, l'homme qui semblait semi-amusé.»

Joanie s'assit devant l'homme et Donna se plaça derrière elle et déposa ses mains sur les épaules de la jeune femme.

«Vous êtes tendue. Relaxez-vous, voilà, ceci devrait vous aider, dit la femme alors qu'elle commençait à masser les épaules de leur invité.

Nous allons vous poser des questions et sentez-vous bien à l'aise d'y répondre ou non, car nous sommes vraiment à la recherche de la... candidature parfaite.

Donc, demanda Joanie d'une voix hésitante, le poste est encore disponible?

Bien entendu ma chère répliqua l'homme. J'imagine que la petite salope a essayé de vous décourager...

Richard! Trancha Donna d'un ton sec.»

Ce dernier regarda sa femme de son air amusé, puis ramena son regard sur la jeune femme dont la nervosité s'amenuisait, les mains de la femme d'affaires opérant leur magie sur elle.

«Du calme chérie, elle a sourit donc elle n'est pas offusquée, de plus, avec ce qu'elle nous a dit, tu sais bien que je ne suis pas dans l'erreur.»

Joanie ricana silencieusement et se dit que finalement, elle aimait bien les Martin. Les mains de Donna avait quelque peu descendu et ses longs doigts frôlaient les seins de Joanie, mais curieusement, cela ne la dérangeait pas vraiment.

«Alors ma chère, commençons l'interrogatoire ou si vous préférez, l'entrevue. Premièrement, qu'est-ce qui vous a attiré dans notre annonce?

Et bien, je dois vous avouer que ce n'est pas la seule annonce qui a su capter mon attention, mais c'est mon premier choix. Je n'ai pas été élevée dans la luxure donc cet aspect m'a intrigué et comme vous offrez un emploi rémunéré ainsi qu'un toit sur ma tête, je me suis dit que je ferais d'une pierre deux coups.

D'accord. Décris-nous ta situation familiale.

Depuis un bon moment, mes parents ne s'entendent plus vraiment et hier, ils m'ont annoncé leur divorce.

C'est horrible dit Donna qui se déplaça sur le côté du fauteuil afin de faire un câlin à Joanie qui fut surprise par le geste, geste qui fit passer inaperçu le passage des mains sur ses seins. Après le câlin, Joanie remarqua, cette fois, lorsque celles-ci remontèrent à ses épaules en passant sur ses seins dont les tétons avaient durci après les premières caresses.

Effectivement, repris son mari, ce doit être difficile pour toi et tes frères et soeurs.

En fait, je suis fille unique. Et je dois avouer que ce ne fût pas vraiment un choc. Je m'y attendais depuis un certain temps. Donc vous n'avez pas à vous inquiéter pour mon moral.»

Une fois de plus, Donna se déplaça sur le côté pour parler à Joanie, mais cette fois, elle glissa et laissa délibérément ses mains sur les seins de la jeune femme.

«Voudrais-tu un verre d'eau chérie?»

Joanie frissonna en entendant cette femme parler d'elle en tant que ''chérie'' et elle hocha timidement la tête en signe d'approbation.